Dans l’entre-deux guerres, Prélenfrey est un petit village niché au pied des falaises du Vercors, où l’on vit de l’agriculture, de l’exploitation du bois et des débuts du tourisme. En 1934, les habitants ont l’électricité, grâce à la centrale de la famille Lamorthe-Guidi, qui ouvre aussi le Préventorium Les Tilleuls pour les enfants prétuberculeux.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, et surtout en 1943-44, le « Prévent » va accueillir de nombreux enfants de réfugiés juifs ou communistes ou étrangers.
Des familles juives rejoignent Prélenfrey pour se cacher sous de fausses identités. La dénonciation ne se produisit jamais. Tout le village, qui savait, protégea enfants et adultes.
Depuis 1943, un maquis FTP était basé en lisière des habitations les plus à l’écart.
Le 22 juillet 1944, les soldats de la Wehrmacht prennent d’assaut Prélenfrey et alignent le long du mur de l’école 32 hommes du village sous la menace de leurs mitrailleuses. Tous gardèrent le silence, personne ne livra les Juifs ni les Résistants.
En 2011 la place du village est baptisée place des Justes.
En 2018, 6 plaques commémoratives sont installées, avec une forte valeur symbolique, sur 5 sites du village. Elles rendent hommage au courage extraordinaire de ces hommes et femmes, elles sont là pour entretenir la mémoire des générations actuelles et futures face au danger de l’antisémitisme et du racisme.