Avant d’arriver à Prélenfrey, au lieu dit Le Gua, à 880 m d’altitude, sur un mamelon au pied duquel coule le ruisseau du Jonier se trouvent, enfouis sous une épaisse végétation, les vestiges d’un château féodal (XIème ).
L’enquête de 1339 sur la consistance et la valeur des châteaux delphinaux en donne une description laconique : « donjon carré, entouré d’un mur fortifié ».
Ce château qui commandait tout le pays par sa situation topographique appartenait selon l’historien
Guy Allard (1635-1716), « à une famille noble et ancienne du nom du Gua » dont il dit avoir vu des titres
de l’an 1161.
Le Gua était alors « un mandement » de quatre feux et demi, composé de quatre paroisses :
Le Désert (maintenant sur Château-Bernard), La Ferrière, Prélenfrey et Saint-Barthélemy. C’est en 1309 que la terre du Gua passa dans la maison de Bérenger, par suite de l’alliance de Catherine, fille de Rodolphe IV, seigneur du Gua avec Pierre Bérenger, seigneur de Morges. Les Bérenger résidèrent environ quatre siècles au château du Gua ; Ils s’installèrent ensuite au château de la Ferrière qu’Alexandre de Bérenger fit construire au centre des terres seigneuriales.
Très différent dans sa conception du château delphinal du Gua et du « château fort de Gronz » (XIIIème siècle) dont il reste encore à Saint-Barthélemy du Gua une tour en ruine commandant un large point de vue, le château de la Ferrière est présenté en 1887, comme « une simple maison bourgeoise dont l’architecture ne rappelle en rien les anciens châteaux féodaux : il n’y a ni tours, ni tourelles, ni pont-levis, etc. ». Pourtant la construction de cette nouvelle et modeste résidence (aujourd’hui encore presque inchangée extérieurement) ne nécessita pas moins d’un siècle.